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Fouilles archéologiques du Rouergas
Ce gisement se situe au nord-est de la commune, sur un petit relief calcaire boisé de chênes verts. Il s’étend sur 500 m². Les vestiges découverts (ossements humains, céramique, restes de faune, parure...) ont permis d’attester la présence de l’homme à différentes périodes.
Les premières traces datent du Paléolithique, cette première et plus longue période de la Préhistoire durant laquelle les humains sont des chasseurs-cueilleurs. Un site d’extraction de silex de qualité médiocre associé à un atelier de débitage a été trouvé au Rouergas. Cependant, aucune trace d’habitat en plein air n’a pu être avéré. Les humains d’alors étaient plutôt des nomades et rien ne permet d’affirmer que ce lieu était occupé en permanence.
Au cours de la période néolithique (entre 6000 et 2200 avant notre ère), marquée par l'adoption de l'agriculture et de l'élevage, des humains se sont installés sur le site comme en témoigne plusieurs objets : décors en cannelures, une alêne en cuivre, un tesson avec anse en cartouchière. Le secteur était intéressant tant pour le site d’extraction de silex que pour la proximité d’une plaine fertile et d’un ruisseau favorable à l’élevage et à la culture. Des restes d’animaux domestiques (bœuf, mouton, chèvre) et la présence de meules à grain prouvent cette activité agricole.
Période charnière entre le néolithique et l’époque romaine, la protohistoire a révélé elle-aussi plusieurs éléments : un fragment d’anse en flûte de Pan, une hache polie en roche verdâtre ou encore un vase de capacité moyenne qui a pu être à moitié reconstitué. Certaines fosses sépulcrales abritaient des ossements humains représentant toutes les régions anatomiques du corps (adultes ou enfants), mais également des parures (perles cylindriques en calcaire) et de petits anneaux en tôle de bronze.
Les fouilles archéologiques de sauvetage du Rouergas ont été effectuées en 1996 par le Service Régional de l’Archéologie de Montpellier, la Direction Régionale du Languedoc-Roussillon, l’AFAN Méditerranée et la Mairie de Saint-Gély.
La colline de l’homme mort
Une première prospection a été réalisée en 1993 sur cette colline calcaire couverte de chênes verts, pins d’Alep et cistes. Le gisement représente 7000 m². La fouille d’évaluation archéologique effectuée en 1998 sur la colline de l’homme mort a permis de préserver les vestiges situés au cœur du parc d’activités de la tour de Lauzard.
Concernant le néolithique, seuls trois fragments de céramiques ont été découverts.
L’existence d’un point d’habitat à l’époque romaine n’est pas exclue : un fragment de pied de coupe en sigillée sud-gaulloise a été retrouvé.
Le Moyen-âge lui est omniprésent sur le site. Une collection de tessons et de céramiques regroupant des éléments du Xème au XIVème a été mise au jour. Des pierres à aiguiser, des fragments de verre, de la céramique, des pots, des vases et des fragments de faune ont été découverts mais aussi de la céramique de Saint-Quentin-la-Poterie (Gard) et une coupe catalane à décor vert brun. Un premier bâtiment, visible sur le site, date du Xème siècle. Cependant, un tronçon est postérieur au XIIIème siècle.
A proximité d’une tour médiévale, des fragments de tuiles courbes et de tessons de céramiques du XIIème et XIVème ont été découverts. Vu le nombre d’éléments retrouvés, il est probable qu’une exploitation agricole existait sur la colline.
La fréquentation échelonnée du site durant quatre siècles complète les informations sur les garrigues montpelliéraines cette époque. Après cette période de quatre siècles, aucune trace d’activités humaines n’a été trouvée. Cela est peut-être dû aux crises agricoles qui ont affecté le monde rural.
La société Languedoc-Terrain, le Service régional de l’Archéologie du Languedoc-Roussillon, l’Association pour les Fouilles Archéologiques Nationales et la Mairie de St Gély ont contribué au bon déroulement des travaux.
Le site des Vautes
Le site archéologique des Vautes est un habitat occupé tout au long du Néolithique final et de l’Age du cuivre qui a suivi, soit approximativement de -3000 à -1800 avant note ère.
La fréquentation principale, centrée autour des débuts du IIIe millénaire avant JC, se caractérise par une architecture de pierre qui peut être considérée comme le prototype des bâtiments de la culture de Fontbouisse, avec des groupes de maisons construites en pierre sèche, typique de cette région de garrigues. Elle est également marquée par des styles céramiques particuliers.
Des sépultures d’enfants ont été aménagées dans les maisons tandis que des cavités naturelles ont, sur les lieux mêmes, été utilisées à des fins sépulcrales. Le système économique montre la juxtaposition d’une agriculture céréalière, combinée avec la consommation de produits de la forêt (glands) et d’un élevage fondé sur le couple ovins/bovins. Les études des restes carbonisés d'espèces végétales ligneuses (anthracologie) soulignent l’exploitation de la chênaie ambiante à la fois pour la construction de charpentes et le bois de feu.
Source : Les Vautes (Saint-Gély-du-Fesc, Hérault) et la fin du Néolithique en Languedoc oriental, sous la direction de Jean Guilaine et Gilles Escallon. Centre d’Anthropologie et Institut National de Recherches Archéologiques Préventives. 2023